Hope

Publié le : 06 mai 20209 mins de lecture

Un post pour revenir sur les derniers jours que nous venons de vivre. J’ai souhaité respecter le Deuil National. Pourtant j’ai continué de vivre, de publier sur les réseaux sociaux, de voir mes amies, de rire. Parce que c’est ma manière à moi de combattre ces monstres. Les mots que vous lirez ci-dessous sont les miens, et n’engagent que moi. C’est une liberté que je chérie particulièrement, celle de pouvoir m’exprimer librement. Cet article est juste un moyen de partager avec vous mon ressenti par rapport à ces tragiques événements, je vous demande donc de le respecter.

«  Plus claire la lumière, plus sombre l’obscurité… Il est impossible d’apprécier correctement la lumière sans connaître les ténèbres. » Jean-Paul Sartres.

Emprunter les mots de ce grand homme me semble plus facile pour démarrer ce post. Exorcisme, thérapie, prière, lettre d’amour, bouteille à la mer. J’ai le coeur lourd en laissant aller mes doigts sur le clavier. Le sentiment d’être noyée sous une multitude de sentiments, d’émotions. Le palpitant comme passé au mixeur.

Ce vendredi soir, au nom d’une infâme conviction des individus nous ont pris ce que nous avons de plus précieux. Ces êtres abjectes, ne sont pas fous, loin de là. Pour perdre la tête encore faut il en avoir une. La folie de l’esprit implique qu’il en est un. Ces ombres ont eu une forme humaine autrefois, une famille, des amis, une vie. Le mal est venu de l’extérieur, un virus injecté par des monstres manipulant les textes sacrés et justifiant un Dieu qui n’existe pas. Car non, Messieurs les terroristes ce Dieu pour lequel vous tuez n’existe pas. Aucun Dieu, aucune religion, aucune croyance, précepte, présage, signe, tradition, ne justifie ces actes impardonnables. Ce que vous nous avez fait vendredi soir, à Paris, dans nos rues, dans ce restaurant convivial, dans cette salle de concert mythique, nous ne l’oublierons jamais, je ne l’oublierai jamais.

J’ai appris à l’école les horreurs commises dans le passé, bouleversée de découvrir que mes arrières Grands-Parents avaient connus les bombardements,la faim, la peur, et découvert l’horreur humaine. Fière d’entendre ma mère me compter la vie de ma Grand-Mère et à travers elle, comprendre l’avancée des femmes dans notre société. J’ai grandi avec des valeurs humaines essentielles, le respect, le partage, l’entraide, l’amour. Des valeurs familiales, des valeurs citoyennes également. J’ai l’incapacité totale de pouvoir tolérer cette réalité dans laquelle le fanatisme nous a plongé.

Quand les premiers tweets sont apparus sur ma time line, c’est d’abord la peur qui m’a envahi. Mon frère vit sur Paris, lorsqu’il a décroché je pouvais entendre les sirènes des policiers et des ambulances qui sillonnaient la ville, il était à quelques rues du drame. En quelques secondes des milliers d’images sont passées sous mes yeux, des films macabres que cette peur au ventre me forçait à visionner. Si il avait été là bas, si Marina, Franck, Jonathan, Lucie avait été là bas.

Puis la peur de la perte d’un proche estompée par les sms, appels, et notifications Facebook, c’est la peine qui a envahi mon coeur.Une tristesse lourde à porter, je pense aux victimes, à leurs proches, aux parisiens, aux français, au monde.

Je me demande comment un telle chose peut arriver dans un pays tel que le mien.

Je me demande comment des êtres, nés humains ont pu penser, élaborer et exécuter de telles horreurs, sur le sol de mon pays.

Je me demande surtout comment j’ai pu ignorer les attentats quasi quotidiens qui se déroulent partout dans le monde. Regardant le monde à travers mon écran, bien au chaud dans mon canapé. En fin de compte les images que l’on me montre en boucle depuis vendredi, je les ai vu des milliers de fois à la télévision. Je dis « Je » mais je pense « Nous ».

Je me demande comment nous n’avons pas pu prendre la mesure de la gravité et de l’horreur de la situation.

Et puis au lendemain de ce sombre jour, un message a éclairé ma journée. L’une de mes plus proches amies venait de donner naissance à son premier enfant, un petit garçon nommé Liam. La joie, puis l’inquiétude. La peur d’accueillir cette toute jeune âme dans un pays meurtri et sur une terre en péril. Pourtant quand mes yeux se sont posés sur lui, sur eux, c’est l’espoir qui est apparu.

L’espoir qu’un jour il puisse vivre dans un monde en paix, l’espoir qu’un jour tout ce que nous vivons aujourd’hui n’arrive plus.

Je lui dirai qu’il peut être fier d’être français. Que ses parents sont la preuve que l’amour n’a pas de couleur, de religion, d’origine. Que sa maman, jeune femme libre, indépendante et avec un caractère bien trempé, est un véritable espoir. Née d’un papa juif et d’une maman musulmane, elle a eu pour seule religion l’amour et la tolérance. Que son papa est un pur méditerranéen, ce qui explique son nom soit si chantant, qu’il n’aura pas à choisir entre la paella, le couscous ou les spaghettis le dimanche midi chez ses mamies. Mais je lui dirai aussi que cette harmonie est une chance, que certaines personnes ne partagent pas cette vision de la vie, tout simplement parce qu’ils sont ignorants, peureux ou malheureux.

Que quelques heures avant sa naissance des monstres ont tiré sur des français. Que les terrasses des cafés, les salles de concert, les rues, ont été la cible d’attaques fanatiques au nom d’une religion qu’ils se sont inventé afin de justifier les atrocités qu’ils commettent. Je lui dirai surtout, que contre ça, nos armes, les siennes, sont l’éducation, le respect et la communication. Je lui dirai qu’il aura des copains de toutes les couleurs, de toutes les nationalités, et que si on été tous pareils la vie serait bien fade. Je lui dirai qu’il a raison de partir visiter le monde, et qu’il en reviendra plus grand et plus libre. Que les seules frontières sont celles que l’on laissent naitre dans notre tête, qu’à plusieurs ont est plus forts et surtout que l’on va plus loin. Je lui dirai que lui seul peu choisir son Dieu, le prier et l’aimer comme bon lui semble, parce qu’il est né ici, en France, dans un pays laïque. Dans un pays où la liberté coule dans les veines de ses occupants amoureux de la vie. Je lui dirait qu’il est libre de construire la vie qui lui ressemble, d’aimer les femmes ou les hommes, d’être pompier, astronaute ou mécanicien, de s’habiller comme il veut et de défendre ses idées tant qu’elles n’aliènent pas les autres. Je lui dirai qu’il a de la chance d’être né en cette sombre année, qui à mis fin à beaucoup de choses. Qu’après chaque fin il y a un début, et qu’il est au début du réveil d’un peuple, de toute une humanité.

J’ai l’espoir que de ces drames naissent de belles choses.

J’ai l’espoir que chacun d’entre nous sorte de sa torpeur.

J’ai l’espoir que les grands de ce monde prennent des décisions humaines et sur le long terme pour combattre l’obscurantisme ici mais aussi là bas, où cela dure depuis des années.

J’ai l’espoir que la tolérance prenne le pas sur nos différences et les peurs que nous avons aujourd’hui.

J’ai l’espoir que la vie triomphe toujours, que demain nous rions à nouveaux aux terrasses des cafés, parce que c’est ce que nous savons faire de mieux.

J’ai l’espoir que Paris et la France se relève plus forte et unie comme jamais.

Aujourd’hui le blog accueille un article bien sombre, mais reprendra dès demain sa ligne éditoriale. Parsemée delooks, DIY, coups de coeur Instagram et d’autres futilités qui font du bien. Parce que c’est ça la vie, aimer, partager, échanger et découvrir. Je vous envoie une nouvelle fois une tonne d’amour et vous retrouve dès demain.

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